[Témoignage]

Découvrez le parcours d’une jeune entrepreneure wallonne qui change de secteur et se réinvente

Le 1890 vous propose des témoignages et partages d’expériences d’entrepreneures et entrepreneurs wallon(ne)s. Une source d’inspiration, de motivation, de réflexion…

Changer de voie professionnelle n’est pas toujours une mince affaire. Beaucoup ont une idée et l’envie de se lancer dans l’entrepreneuriat mais n’osent pas passer le pas. Il n’est pas toujours évident de quitter la sécurité d’un emploi salarié, et de passer le cap pour donner vie à son propre projet. De plus en plus d’actifs se lancent néanmoins chaque année dans une nouvelle activité, parfois à mille lieues de leur « vie d’avant ».

Découvrez le parcours de Leone dans sa reconversion professionnelle. Elle a laissé tomber son travail d’avocate pour créer Leone Floral Studio, une activité de décoration florale dans l’événementiel.

« Je crois que c’est important de ne pas se réveiller à 60 ans et de se dire « Mince, j’aurais dû ». Si ça ne marche pas, ce n’est pas catastrophique. », nous livre Leone.

1890 : Qui es-tu et quel est ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a amené à changer de métier ?

Leone : J’ai étudié le droit à l’université de Liège. J’ai ensuite commencé le barreau dans un cabinet comme avocate en droit des affaires. Je m’y plaisais mais au bout de deux années, je me suis rendu compte que l’univers de conflits dans lequel je baignais (litiges entre actionnaires ou en droit commercial, …) m’affectait beaucoup.

En parallèle, j’avais envie de passer à un travail plus manuel et plus créatif. J’ai tout de même terminé le barreau pour être inscrite au tableau à vie.

J’ai ensuite démissionné et suis partie un an et demi en Amérique du Sud avec mon compagnon. J’ai pu réfléchir à ce que je voulais faire et ai décidé de me lancer dans le végétal. Mon père étant agronome de formation et ma maman artiste peintre sculpteur, j’ai toujours baigné dans le milieu créatif et végétal. Cette influence a certainement aiguillé mon choix de carrière.

 

1890 : Comment l’idée du projet a-t-il vu le jour ?

Leone : Au départ, le projet était d’ouvrir un magasin de plantes avec des apéros le jeudi soir en passant des musiques du monde. Je n’ai plus voulu me lancer dans de gros frais. J’ai préféré louer un atelier plutôt que de louer un espace commercial pour lequel le montant est plus élevé. Etant quelqu’un d’assez stressé, cette solution me convenait mieux car il faut être sûr de vendre assez pour payer le loyer.

J’ai d’abord lancé la vente de fleurs séchées. C’était dangereux de se lancer directement dans la production de fleurs fraiches parce qu’il faut apprendre à gérer des produits frais. Je voulais également voir si la confection de bouquets me plaisait. En commençant à apprendre et à me former, je me suis passionnée par les fleurs. Lorsque je me rendais chez mon fournisseur, je passais à côté des fleurs fraiches et cela m’attirait beaucoup. Aimant mener à bien de gros projets, j’ai finalement laissé tomber les fleurs séchées et me suis lancée dans la décoration florale (fleurs fraiches) et événementiel. Je trouve plus amusant de composer de grosses structures florales que de créer des bouquets à la pièce.

 

1890 : T’es-tu fait accompagner ou es-tu partie seule pour construire ton projet ?

Leone : J’ai fait appel à une structure d’accompagnement pour mon premier projet qui était l’ouverture du magasin de plantes. Le plan financier a été fait et je devais emprunter 50.000 euros pour l’ouverture du magasin. Etant quelqu’un d’assez stressé, c’était beaucoup si cela ne fonctionnait pas. J’aime le changement et je ne voulais pas emprunter un gros montant et me rendre compte trois ans plus tard que je ne voulais plus faire ça. Je voulais pouvoir rester libre de changer d’avis. Mais si j’avais fait un emprunt, le projet aurait certainement démarré plus vite. Je voulais cependant être sûre que le travail me plaise avant de me lancer dans des dettes. Donc je n’ai jamais investi plus que ce que je n’avais. J’ai toujours attendu de faire des ventes pour pouvoir investir.

L’accompagnement m’a tout de même bien servi car j’ai pu me rendre compte que mon premier projet était trop stressant financièrement pour moi. J’ai également suivi différentes formations auprès de la structure d’accompagnement qui m’ont été très utiles, comme les formations en gestion de stock, …

 

1890 : As-tu dû suivre une formation professionnelle dans le domaine pour opérer ce changement de voie ?

Leone : J’ai pris beaucoup de renseignements sur les formations existantes à Liège et à Bruxelles. Il y a beaucoup de nouveautés dans le milieu de la fleur. Les arrangements floraux sont très différents de ce qui se faisait avant. J’ai choisi de suivre des formations en ligne car on y apprend toutes les techniques modernes. Ces formations incluent également les volets « réussir son business », (comment bien calculer ses prix), le référencement, la gestion des réseaux sociaux, gérer les fleurs fraiches. Ces formations sont très complètes.

 

1890 : Travailles-tu seule ou as-tu engagé du personnel ?

Léone : Une agence s’occupe de gérer mon site internet. Mon métier est un job très saisonnier. La saison des mariages commence vers le mois d’avril. De janvier à mars, il ne se passe presque rien donc je n’ai pas d’employés à temps plein. Mais l’été est très intense. J’ai besoin d’aide à ce moment-là. Donc je travaille plutôt avec des indépendants freelance et des stagiaires qui veulent apprendre le métier.

 

1890 : As-tu rencontré des difficultés particulières dans le cadre de ta reconversion professionnelle ?

Leone : Il y a évidemment eu beaucoup de stress. Je me demandais si j’avais bien fait de quitter mon travail. Les gens font toujours une drôle de tête quand je leur dis que j’ai quitté mon job d’avocate pour devenir fleuriste. C’est une sécurité en moins, des revenus très instables et légers les premières années. Il y a deux ans, je suis tombée enceinte donc je commençais à me demander ce que j’étais en train de faire. Il fallait quand même que mon bébé ait de quoi vivre, puisse partir en vacances etc. Donc il y a des moments de doutes, évidemment. Mais globalement, je croyais vraiment en mon projet et j’étais sûre que ça allait fonctionner. A un moment, la sauce prend. Si on est régulier et travailleur, il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas. Mais c’est plus de boulot qu’un job classique, ça c’est certain.

Les trois premières années sont les plus dures. Il faut toujours le temps de se faire connaitre. J’étais novice dans le milieu floral donc il faut le temps d’apprendre, de se former, d’être doué dans ce qu’on fait.

 

1890 : Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaite réorienter sa carrière et se lancer comme indépendant ?

Leone : Je dirais de ne pas être trop perfectionniste. Beaucoup de personnes de mon entourage ont un projet et attendent d’être sûr d’avoir un super bon logo, un beau visuel, etc. Je pense que c’est plus de la peur qu’une vraie raison de ne pas se lancer. C’est en se lançant qu’on sait ce qui nous plait ou pas. Et si le projet ne fonctionne pas, on peut toujours revenir à un job classique.

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